FRANCIA-ITALIA: PONTI DI POESIE - Maria P. Mischitelli - Catherine Balaÿ / Stefania Giammillaro
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| Maria P. Mischitelli |
Per questa seconda tappa del nostro viaggio letterario tra Francia e Italia, vi propongo due poete.
A parte il loro grande talento, le accomuna il senso di estraneità alla realtà che riescono, con la loro estrema sensibilità, a trasformare in un’esperienza sensitiva quanto intellettiva.
Catherine Balaÿ
Il suo racconto, "Prise" (Presa), è stato selezionato al concorso Quelles Nouvelles, organizzato dalla casa editrice "La Passe du Vent" a Lione, e pubblicato nella raccolta En morceaux (A pezzi) (2008).Catherine Balaÿ è tra gli autori regolari della casa editrice di Saint-Étienne Abribus: poesie, racconti, prosa, si dedica a tutto con passione. Scrive e pubblica da più di dieci anni.
A volte mi sento estranea agli altri
A volte, mi sento estranea agli altri. Mi sento come un blocco, di fronte agli altri. Un blocco di cortesia, certo, ma un blocco. Un blocco sorridente, è vero, ma un blocco.
Mi aggrappo alle persone, mi aggrappo ai loro sorrisi, ma non so come reagire di fronte a loro. Ho paura di osare. Di osare essere me stessa.
È vero che da adolescente ero una tempesta girovagante. Si ha paura di dire “io” quando si teme di tuonare come un vulcano. Di abbaiare all'altro. Si ha paura di dire “io” quando si teme di fare una figuraccia, di crollare davanti agli occhi dell'altro, persa, per sempre, dimenticata.
Soprattutto quando si è sperimentato anche questo sulla trentina, di fronte a un bel centinaio di persone. Quel crollo.
A volte, cerco di ricostruire il filo della mia vita e mi dico che non va poi così male. Anzi, va piuttosto bene.
Sì, un giorno, il tuo muro si incrina. Oh, ma con delicatezza!
Hai quarant'anni. Sei in un gruppo, un gruppo di scrittura.
Scusate, ho quarant'anni. Sono in un gruppo.
E cosa succede in questo gruppo? Sei come su un filo, e va, viene, c'è chiasso, c'è vita. E vengono verso di te. E tu vai verso gli altri. E trovo appigli negli altri.
A volte, non so dove vada la mia vita.
Se ho davvero un passato, un presente e un futuro.
Proseguo, sono per strada e i pedoni mi urtano. Se avessi figli, mi porrei meno questa domanda. Cioè, non in modo così pressante.
Sì, a volte il mio muro si incrina e mi rendo conto che sopravvivo. Voglio dire: si può scavare un solco nel futuro del proprio presente?
A volte, ci si sente raggiunti dagli altri, a volte, ci si sente toccati da loro. Davvero, toccati dagli altri. È palpabile.
Hanno trovato un'asperità in te, tu hai trovato un'asperità in loro.
Il blocco si incrina. No, non sei perfetta. No, non sei fatta di un solo blocco. Sei come quel tizio lì, stravagante, un po' bizzarra.
Un po' fallita. Non del tutto in riga. Non del tutto nella norma.
E fa bene, sopravvivere, sbagliare, giocare, ridere, godere, cadere, urlare, gridare, sì, osare, dire "io", "io sono", "io sono imperfetta ma ho comunque il diritto di esistere".
E vedo nel tuo sguardo da clown triste e strano. Vedo un sorriso. Vedo un richiamo. Vedo un conforto. Vedo la distanza che esiste anche tra noi due, salvifica.
E ti abbraccio. E mi sento sola ma non più sola. Mi sento come distaccata dall'illusione dell’isolamento, ma mi sento circondata.
È un conforto per il mio cuore.
Cammino per strada.
Mi rendo conto della forza e dell'impatto della scrittura. L'avevo sottovalutata. Sogno di scrivere. Scrivo di sognare.
Sì, in questo modo, seguo il filo. Vedo davvero, attraverso le diverse età che ho percorso, che è quasi l'unico filo. Dall'età adulta.
Scrivo. Questo è il mio presente.
Parfois je me sens étrangère aux autres
Parfois, je me sens étrangère aux autres. Je me sens comme un bloc, face aux autres. Un bloc de politesse tout de même mais un bloc. Un bloc souriant, certes, mais un bloc.
Je me raccroche aux gens, je me raccroche à leurs sourires, mais je ne sais pas comment réagir face à eux.
J'ai peur d'oser. D'oser être moi. Il est vrai qu'adolescente j'étais une tempête ambulante. On a peur de dire "je" quand on a peur de gronder comme un volcan. D'aboyer sur l'autre. On a peur de dire "je" quand on a peur de perdre la face, de s'écrouler sous les yeux de l'autre, perdue, à jamais, oubliée. Surtout quand on a connu ça aussi à la petite trentaine, face à une bonne centaine de personnes. Cet effondrement.
Parfois, j'essaie de reconstituer le fil de ma vie et je me dis que ça ne va pas si mal. Ca va même plutôt bien.
Oui, un jour, votre mur se fissure. oh! Mais dans la délicatesse. Vous avez quarante ans. Vous êtes dans un groupe, un groupe d'écriture.
Pardon, j'ai quarante ans. Je suis dans un groupe.
Et que se passe-t-il dans ce groupe ? Vous êtes comme sur un fil, et ça va, ça vient, y a du boucan, y a de la vie. Et on vient vers vous. Et vous allez vers les autres.
Et je trouve des accroches dans les autres.
Parfois, je ne sais pas où va ma vie. Si j'ai bien un passé, un présent, et un futur.
J'avance, je suis dans la rue et les piétons me heurtent. Si j'avais des enfants, je me poserais moins cette question. En tout cas, pas de façon si appuyée.
Oui, parfois mon mur se fissure et je me rends compte que je vivote. Je veux dire: peut-on creuser un sillon dans l'avenir de son présent?
Parfois, on se sent rejoint par les autres, parfois, on se sent touchée par eux.
Vraiment, touchée par d'autres. C'est palpable.
Ils ont trouvé une aspérité en vous, vous avez trouvé une aspérité en eux.
Le bloc se fissure. Non, vous n'êtes pas parfaite. Non, vous n'êtes pas faite en un seul bloc. Vous êtes comme cet olibrius, là, un peu bizarre.
Un peu loupée. Pas tout à fait dans les clous. Pas tout à fait dans la norme.
Et ça fait du bien, de vivoter, de faillir, de jouer, de rigoler, de jouir, de tomber, de gueuler, de pousser un cri, oui d'oser, de dire "je", "je suis", "je suis imparfaite mais j'ai le droit d'exister quand même".
Et je vois dans ton regard de clown triste et bizarre. Je vois un sourire. Je vois un appel. Je vois un réconfort. Je vois la distance qui existe entre nous deux aussi, salvatrice.
Et je t'embrasse. Et je me sens seule mais plus seule. Je me sens comme détachée de l'illusion d'insolitude, mais je me sens entourée.
C'est un réconfort pour mon coeur.
J'avance dans la rue.
Je me rends compte de la force et de l'impact de l'écriture. Je l'avais sous-estimée. Je rêve d'écrire. J'écris de rêver.
Oui, ainsi, je suis le fil. Je vois vraiment, au travers des âges différents que j'ai parcourus, que c'est presque le seul fil. Depuis l'âge adulte.
J'écris. C'est mon présent.
Rigira il sangue
Sovrana selvaggia
la natura in primavera
Evoca i suoi richiami
nei lunghi silenzi bianchi
Il rosso da lontano culmina
e fa rigirare il sangue
Così, io mi incammino
ai confini dei fanciulli
Retourne le sang
Souveraine sauvage la nature au printemps
Evoque ses ramages dans les longs silences blancs
Le rouge au loin culmine et retourne le sang
Ainsi, je m'achemine aux confins des enfants
Stefania Giammilaro
Selezione poesie tratte da “Errata Complice”, PeQuod, 2024
Tirée la section intitulée « Péché »
Mère des cavernes
aide ce corps exsangue
sur le ventre duquel
il s'est posé en dormant
et plus jamais vie ne naquit
Mère des mirages et des épices
écoute le cri de douleur
qui tout éteint
comme un coup de fou
enlevé à la mort
Mères, accueillez les caillots de sang
arrachés de la dent
et mouillez les dernières larmes
au soupir tu
Croix et Délice
de celui qui ne se repent pas.
Dalla sezione “Peccato”
Madre delle caverne
aiuta questo corpo esanime
sul cui ventre lui si poggiò dormiente
e mai più vita nacque
Madre dei miraggi e delle spezie
ascolta l’urlo di dolore
che tutto spegne
come colpo di pistola
mancato alla morte
Madri, accogliete i grumi di sangue
strappati dal dente
e bagnate le ultime lacrime
al sospiro taciuto
Croce e Delizia
di chi non si pente.
De la section intitulée la « Faute »
La cour était interdite
aux cris d'enfants
quand les genoux écorchés
brûlaient de vie
à peine commencée
Il était interdit d'hurler en signe de protestation
contre les adieux mortels
à la conscience
quand taper du pied
était une occasion de grandir
À travers un verre de roche
on pénétrait le monde
moi, poisson rouge
avec
le droit à la parole
Era proibito il cortile
agli schiamazzi
quando le ginocchia sbucciate
bruciavano di vita
appena iniziata
Era proibito urlare in protesta
contro addii mortali
alla coscienza
quando puntare i piedi
era occasione di crescita
Da un vetro di roccia
si penetrava il mondo
io pesce rosso
con
diritto di parola
De la section intitulée le « Pardon »
Ne fais pas attention à moi
je suis une inconnue
un atterrissage provisoire d’urgence
palliatif au vrai remède
Ce n’est pas moi que tu cherches
Depuis les méandres jusqu’aux glacis
je peux seulement te suggérer
la mince cavité entre les espaces
Ne confonds pas
l'habitude avec le pardon
si c’est un don que tu cherches
ne me regarde pas
si tu ne sais pas où me trouver
Non far caso a me
io sono una sconosciuta
atterraggio provvisorio d’emergenza
palliativo alla vera cura
Non è me che cerchi
dai meandri agli spalti
posso solo suggerirti
la sottile intercapedine
tra gli spazi
Non confondere
l’abitudine col perdono
se è un dono ciò che cerchi
non guardarmi
se non sai dove trovarmi
Car si ensuite tu t’étreins
tu ne te rassembles pas
et il est toujours difficile
de défroisser les angles
Car si ensuite tu t’étreins
tu es toute à toi
des joues au gros orteil
et sur ton équateur
un accent de liberté
Che se poi ti abbracci
non ti raccogli intera
ed è sempre difficile
stirare gli angoli
Che se poi ti abbracci
sei tutta per te
dalle guance all’alluce
e sul tuo equatore
un accento di libertà
Rien n’est perdu
Tout est maintenant
Je ne suis pas vivante dans le souvenir
dans l'obsession
de ce que j'aurais pu
La chair est dans ce pincement
que je tourne en biais pour me sentir
quand la mer ne distrait pas
La parole est un pont qui traverse
la possibilité de me pardonner
au miroir des remords
Et si je saigne
je saignerai pour m'enfanter
Nulla è perso
tutto è adesso
Non sono viva nel ricordo
nell’ossessione
di quel che avrei potuto
La carne è in questo pizzicotto
che giro di traverso per sentirmi
quando non distrae il mare
La parola è ponte che attraversa
la possibilità di perdonarmi
allo specchio dei rimorsi
E se sanguino
sanguinerò per partorirmi


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